Église

L’église de Chevroux

L’architecture

L’église, placée sous le vocable de Saint-Martin et d’implantation romane (XIIème siècle) a été remaniée au XIXème siècle. Son plan est rectangulaire avec chevet en hémicycle. Elle est construite en petites pierres « cassées et allongées » de calcaire ocre-rouge du Mâconnais.

L’abside est voûtée en cul-de-four et couverte de lauzes. Elle est éclairée par trois ouvertures en plein cintre qui, selon M. Reynaud, « paraissent avoir été agrandies ».

La travée du chœur est plus longue que large (6,65 x 5,30m). Les murs nord et sud sont, allégés par deux arcs latéraux. La travée était autrefois éclairée par deux petites fenêtres, une sous chaque arc, actuellement obturées. « Là encore, on peut supposer que les murs ont été conservés jusqu’à une certaine hauteur, mais, ensuite, les arcs semblent bien aigus. La voûte d’arêtes surprend »… (M. Reynaud). Elle a pu en effet être refaite au moment de la reconstruction du clocher.

Église de Chevroux

« Le clocher, avant 89, était construit en pierre de taille polie à l’intérieur et à l’extérieur comme celui de Saint-André-de-Bâgé, mais la fougue révolutionnaire la renversé. Il a été remplacé par une flèche en bois assez élevée » (M.Gout). Démoli à la révolution en 1794, il a été reconstruit sur plan carré dans les années 1830.

La nef, non voûtée à l’origine, a sans doute conservé ses dimensions anciennes (21,90m x 9,40 m), grandes pour la région. Elle a été plafonnée en plâtre et ornée de corniches peintes en 1838, masquant la remarquable charpente datée de 1742. À la suite de nouveaux travaux, en 1993-1994, la charpente est de nouveau apparente. Cette charpente était couverte de lauzes : 600 kg au mètre carré, soit 150 tonnes. Entraits, poinçons, fermes, au nombre de 10, espacés de 2 mètres, forment l’ensemble de la charpente totalisant 160 tonnes de bois. Cette charpente a pu être datée avec une méthode suisse, la dentrochronologie (laboratoire de Moudon, du canton de Vaud) : abattage des arbres, en 1472, les bois de gros œuvre étaient mi vert, donc installés tout de suite après l’abattage. Ces chênes avaient 202 ans, donc plantés en 1270, date de la mort de Saint-Louis.

À droite de la nef, au sud, s’ouvre la chapelle de la Vierge, de style gothique, date sans doute du XVème siècle. Elle est construite sur plan carré et voûtée sur croisée d’ogives.

C’est l’ancienne chapelle seigneuriale, et la clé de voûte porte le blason des familles de Montjouvent (« de gueule au sautoir engrêlé d’argent ») et de Laye (« d’argent à une croix de sable »), unies par un mariage à la fin du XVème siècle. Dans le mur subsiste une piscine gothique.

La façade a été reprise mais il n’est nulle part fait mention d’agrandissement. D’ailleurs, l’existence d’une petite fenêtre sous le toit, au sud, va dans le sens de cette hypothèse.

Le porche en plein cintre remonte aux travaux du XIXème siècle. Sobre et équilibré, il s’harmonise parfaitement à l’ensemble de l’édifice. Il est précédé d’un auvent, également du XXème siècle.

Le mobilier

La cuve baptismale, d’inspiration romane, est posée sur une cuve renversée, plus fruste. Trois statues en bois doré (XVIIIème siècle ?) occupent des niches au centre de retables en bois peint : Saint-Joseph, Saint-Martin, et dans la chapelle sud, la Vierge à l’enfant. Toutes trois restaurées en 2001-2002.

L’autel, d’une forme moderne, est en pierre rouge polie du Revermont (statistique de 1848).